PARTIR


S’arracher,

Constater l’immensité du monde et la diversité de ses cultures

Faire un pas, puis deux…

Rencontrer, gens d’ici gens d’ailleurs et au passage se découvrir.


Partir,

Loin ou à côté,

Vivre une liberté sans bornes,

Prendre de la distance pour mieux définir les contours de ce qui nous est trop proche,

Éprouver le manque pour mieux apprécier l’essentiel.


Se désaliéner,

Rompre avec le brouhaha technologique et retrouver un rythme naturel.

Renouer avec ses petits riens qui font la saveur de la vie.

Ses détails infimes qui font les plaisirs simples et les journées mémorables.

Retrouver l’essentiel,

Aller à la rencontre de l’autre.

Découvrir qu’il est le même partout,

Il apparaît à l’improviste, bras ouvert, sourire aux lèvres.


Tenter la réconciliation,

Interroger notre rapport au monde,

Questionner notre essence, nos valeurs, et ce qui fait notre inadaptation…

Se reconsidérer,

Trouver l’équilibre entre soi et le monde.


Changer le quotidien,

Vivre ce qui fait « récit » quand d’habitude notre quotidien nous laisse sans voix.

S’essayer à être autre ou être encore plus soi-même.

Le voyage a le pouvoir de nous remettre en mouvement.

Du va et vient naissent des changements.


J’ai le virus du voyage.

Certains n’auront pas eu à partir parce qu’ils se seront trouver bien à leur place.

Mais pour ce qui n’en ont pas, ceux qui évoluent hors piste,

Certainement que sillonner le monde, pourra les aider à faire leur chemin, à trouver leur voie


Le voyage est un échange entre l’intérieur et l’extérieur,

Soi et le monde.

Ca y est je pars…

J’expire et me dégage… avant la suffocation.

J’inspire et m’emplis de cet air neuf qui me ressource,

Tête en l’air, nez au vent : le voyage est une respiration.


Nos cinq sens sont à saturation:

Parfois nos papilles sont prises de frénésies,

Musiques, bruits, harmonies diverses alertent nos oreilles,

On s’en met pleins les yeux.

Les odeurs seront le support à nos souvenirs.

Tant de nouveauté provoque parfois jusqu’au sentiment de renaissance.


Expérimentation de la limite…

Passage de frontières obligatoires…

Avec ou sans visa…


On a dit au revoir à ceux qui restent.

Chaque jour, on s’éloigne un peu plus du familier, pour vivre l’extra-ordinaire.

Ouvert, immense, un monde nouveau est là.

L’incroyable commence.


Hors cadre, les possibilités de rencontre sont infinies…

Pour le meilleur et dans le pire,

Le voyage s’amuse,

Il croise des destinées, assemble des opposés…

Ici les circonstances, les hasards du jour, font l’inédit du voyage.


Renouer avec l’essentiel.

Le superflu, le consommable a perdu de son éclat.

Une certaine précarité nous accompagne.

On apprécie alors les gestes de solidarité qui prennent tous leur sens.


En voyage, ou va au bout des choses.

On mène une lutte contre l’insignifiance.

On prend conscience que la vie qui mérite d’être vécue nécessite le pacte avec l’autre.

Unis, apaisés, s’impose l’évidence qu’il faut se réconcilier avec son semblable.

Et plus si affinité !


Essayez l’utopie…

Tenter l’unité a travers le projet commun.

Le vrai qui nous fait sortir de notre individualisme et fait taire l’égoïsme.


Enfin j’ai du temps.

Et comme il y a un temps pour tout.

J’ai du temps pour ne rien faire, penser à rien et écrire n’importe quoi!

Je le pense : le voyage, me fait gagner en lucidité.

Je le dis : c’est un moyen de retrouver de la liberté.

Je l’écris : la liberté absolue s’incarne dans le mouvement

Et maintenant, le retour c’est demain.

Mexico, Mars 2004.